Les lapsus : quand l'inconscient prend la parole

Qui n’a jamais souri après avoir prononcé un mot à la place d’un autre ? Ces « erreurs » de langage, que nous appelons lapsus, semblent anecdotiques. Pourtant, en psychanalyse, elles sont bien plus que de simples maladresses : elles ouvrent une fenêtre sur l’inconscient.

Le lapsus selon Freud

Sigmund Freud fut le premier à souligner l’importance des lapsus dans son ouvrage Psychopathologie de la vie quotidienne (1901). Pour lui, ces « ratés » du discours ne sont pas dus au hasard. Ils révèlent souvent un désir refoulé, un conflit psychique ou une pensée que le sujet ne veut pas, ou ne peut pas, formuler consciemment.

Un lapsus peut ainsi devenir une sorte de compromis entre ce que l’on voulait dire et ce que l’inconscient cherche à exprimer.

Des exemples quotidiens

• Dans la vie amoureuse : dire le prénom d’une ancienne relation au lieu de celui du ou de la partenaire actuelle.

• Dans le travail : inverser deux termes lors d’une présentation, comme si une autre idée venait s’imposer.

• Dans la sphère publique : certains lapsus politiques célèbres ont marqué les esprits, révélant une tension entre discours officiel et pensées cachées.

  
  

Ces « accidents » révèlent que le langage n’est pas totalement maîtrisé par la conscience.

L’inconscient à l’œuvre

Le lapsus montre que l’inconscient s’exprime dans les interstices du langage. Derrière ce qui paraît accidentel, il y a souvent une logique psychique. L’écoute psychanalytique ne juge pas le lapsus comme une erreur, mais comme un indice précieux : il dévoile un fragment de vérité intérieure.

La psychanalyse et la parole

En séance, les lapsus peuvent être accueillis et explorés comme des traces de l’inconscient. Ils participent au processus d’association libre, où chaque mot peut faire surgir un sens caché.Ainsi, loin d’être de simples maladresses, les lapsus rappellent que notre discours est traversé par des désirs inconscients.

Les lapsus sont des moments où l’inconscient se manifeste de façon éclatante. Ils révèlent que la parole humaine est toujours plus complexe qu’elle n’y paraît. La psychanalyse en fait un levier essentiel pour accéder à ce qui échappe à la conscience.